Mercredi 26, à l’aube, une déferlante de spectacles s’avance

Moëlan-sur-Mer, plage de Trénez. Malgré l’heure matinale (7h12), le petit crachin breton et la force du vent, invité de dernière minute aux RIAS 2015, de nombreux habitants et passionnés des Arts de la rue sont venus à ma rencontre.


Je me suis rapproché de la plage en fin de nuit, attiré par des bruits et mouvements étranges. Il est 5h30 et, déjà, les camions sont arrivés et les techniciens déchargent le matériel pour l’installer sur la plage. Il ne pleut pas mais le vent est bien présent mais personne ne manque à l’appel. Il faudra bien que tout soit prêt, dans moins de 2 heures, pour m’accueillir sur le sable

Egaré par un quelconque courant marin ou attiré par l’événement, un ours blanc a fait le voyage et semble rythmer le balai technique qui se joue devant moi.

 

Les premiers spectateurs arrivent déjà, en famille, et s’installent devant le front de mer pour attendre le lever du soleil, signal de mon arrivée.

Soudain, la pointe rocheuse de Trénez s’anime, parsemée de petits points blancs. Les cormorans de la compagnie G. Bistaki approchent, accompagnés de quelques habitants volontaires pour participer à cette mise en scène.

L’instant est magique et un étrange voile semble couvrir le public, lui apportant une protection bienvenue lors du passage du seul petit grain pluvieux de ce début de matinée. Il en faudrait plus pour arrêter les comédiens et dissuader les spectateurs de rester. Les pèles à neige deviennent pèles à sable, les corps se cherchent puis entrent dans la danse, dans un décor naturel enchanteur.

Déjà, il est temps de poursuivre cette balade inaugurale vers le tapis rouge officiel prévu pour mes premiers pas sur cette plage. Mes amis cormorans forment la haie d’honneur, face au large.

Mon heure approche, tout comme le gong géant qui, depuis 4 ans, sonne l’ouverture du Festival les RIAS. Les élus de la COCOPAQ et les représentants du Fourneau, centre national des arts de la rue de Brest sont prêts. Les discours sont rapides. La météo annoncée suggère de transformer la vague de spectacles en une véritable déferlante. Le gong dongue, le public applaudit.

Le Festival les RIAS 2015 est officiellement ouvert et chacun peut marquer l’événement autour de la table dressée sur la plage. Boissons chaudes, viennoiseries et huîtres trouvent rapidement preneur.
Certains n’hésitent pas à se mouiller pour le théâtre de rue et il n’y a, ici, qu’un pas à franchir pour plonger dans mon élément naturel.

Je suis désormais parmi vous, prêt à sillonner les routes du charmant Pays de Quimperlé. Il se dit que des chasseurs de Chimère se seraient mêlés à la foule des spectateurs venus assister aux RIAS. Dans ce Festival où l’imaginaire est roi, je suis un peu la reine, omniprésente et imprenable. Tel le caméléon, je me fonds dans un paysage où seuls les plus perspicaces peuvent m’apercevoir, l’espace d’un instant.

Comme la programmation des RIAS, j’emprunte tous les sens, y compris certains, présumés interdits. Ils ouvrent la porte aux sentiments les plus forts, au rire, à la poésie, à l’absurde, aux prouesses techniques.
Cette première journée de l’édition 2015 se poursuit dans les 3 communes littorales qui furent à l’origine du Festival Les Rias, avant son extension, en 2012, à l’ensemble de la Communauté de Communes du Pays de Quimperlé. Je vais donc pouvoir rester à proximité de l’océan, prendre des forces avant une remontée à contre-courant jusqu’à dimanche. J’en ai déjà la caudale qui me démange !
Il me reste 4 heures pour me remettre de ce début de matinée. Les émotions me secouent encore les entrailles tant cet accueil était chaleureux. A 12h32 puis 17h17, toujours à Moëlan mais sur la plage de Kerfany, cette fois, le Circ Panik me présentera à un étrange personnage « L’homme qui perdait ses boutons ».